Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire ont révolutionné le traitement du cancer. Ceux-ci permettent aux cellules immunitaires, particulièrement les lymphocytes cytotoxiques, de détruire les cellules cancéreuses. Cependant, de nombreux patients ne démontre aucun bénéfice suite à ces immunothérapies. Nous avons découvert que la production d’adénosine par l’axe CD39-CD73 constitue un point de contrôle immunitaire majeur qui favorise le cancer. Avec le soutien des Instituts de recherche en santé du Canada, nous définissons l’écosystème moléculaire qui gouverne les effets médiés par l’adénosine dans le cancer. Plus précisément, nous étudions l’impact des enzymes CD39 et CD73 ainsi que l’impact des transporteurs de l’adénosine ENT1 et ENT2 dans la réponse immunitaire anti-tumorale.
Nous exploitons également de vastes ensembles de données multi-omiques afin d’identifier de nouveaux mécanismes de résistance à l’immunothérapie. Nous travaillons en étroite collaboration avec les chercheurs du réseau Marathon de l’Espoir de l’Institut Terry Fox, l’Institut Francis Crick et les Centres d’excellence en recherche sur l’immunothérapie de Roche (imCORE). Notre consortium nous permet d’explorer, à un niveau sans précédent, les associations génomiques, transcriptomiques et protéomiques avec les réponses cliniques à l’immunothérapie.
Avec des partenaires en Belgique, en France et en Allemagne, et avec notre collaboratrice de l'ICG, la Dr Morag Park, nous cartographions l'adaptation du cancer du sein triple négatif à la chimio-immunothérapie. Ce projet s'appuie sur la transcriptomique spatiale et l'analyse multiplexe des lésions primaires et métastatiques issues de trois grands essais cliniques randomisés.
Nous avons récemment découvert que le blocage ou la suppression de l'ENT1, principal régulateur des concentrations d'adénosine extracellulaire, renforçait considérablement l'immunité antitumorale dépendante des lymphocytes T CD8+. À l'aide de souris génétiquement modifiées et de modèles précliniques de cancer, nous caractérisons actuellement la fonction spécifique des ENT1 et ENT2 dans diverses populations de cellules immunitaires.
Grâce à la bio-informatique, nous avons découvert que le récepteur 2 activé par les protéases (PAR2) pourrait constituer une nouvelle cible potentielle pour surmonter la résistance aux inhibiteurs de points de contrôle immunitaires. Le PAR2 est un récepteur activé par des protéases tumorales spécifiques et impliqué dans l'inflammation physiopathologique. Nous étudions l'impact du PAR2 sur l'immunité tumorale à l'aide de souris génétiquement modifiées et d'analyses protéomiques de tumeurs humaines, et nous identifierons les populations de patients susceptibles de bénéficier d'un traitement ciblant le PAR2.
En collaboration avec le CHUM et l'Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa, nous définissons le paysage immunitaire et les interactions fonctionnelles au niveau unicellulaire des cancers ovariens rares. Notre objectif est d'identifier de nouveaux biomarqueurs pour le diagnostic et de nouvelles trajectoires de traitement, notamment des immunothérapies et des conjugués anticorps-médicaments.