Ancienne de l’Institut du cancer Rosalind et Morris Goodman (ICG), Meztli Arguello a découvert sa passion pour la recherche pharmaceutique alors qu’elle était stagiaire au premier cycle chez Merck Frosst. Ce premier aperçu du domaine a ouvert la voie à une carrière aussi dynamique qu’enrichissante, l’amenant à travailler dans des laboratoires universitaires de pointe avant d’occuper un poste de direction dans l’industrie.
Poussée par cette expérience, elle a poursuivi un doctorat sous la co-direction des Drs John Hiscott et Rongtuan Lin à l’Institut Lady Davis, où elle est ensuite restée comme associée de recherche dans le laboratoire du Dr Hiscott. Elle a ensuite rejoint l’ICG comme boursière postdoctorale dans le laboratoire du Dr Nahum Sonenberg de 2012 à 2014. Là, Meztli a étudié le lien entre la réponse immunitaire et la traduction des ARNm, grâce à un financement de la Société de leucémie et lymphome du Canada.
Elle a été attirée par l’ICG en raison de ses contributions majeures dans le domaine de la traduction et de la réputation internationale du programme de recherche du Dr Sonenberg. « J’ai eu la chance de travailler aux côtés d’étudiants et de chercheurs postdoctoraux brillants dans le laboratoire du Dr Sonenberg. J’ai beaucoup appris d’eux, mais j’ai surtout été frappée par leur incroyable volonté de réussir », se souvient-elle. Dans ce contexte, Meztli a affiné sa capacité à faire progresser un projet de façon autonome et à collaborer efficacement avec d’autres chercheurs, des compétences qui allaient s’avérer cruciales pour la suite de sa carrière.
Au printemps 2014, l’avenir de Meztli était incertain : « Même si le labo et l’équipe étaient formidables, la vie académique n’était pas pour moi, pour plusieurs raisons. Et mon financement était terminé. J’étais désespérée ! », confie-t-elle avec une grande honnêteté. C’est alors que le Dr Sonenberg a reçu un appel inattendu : Paraza Pharma cherchait une biologiste spécialisée en traduction, et il l’a recommandée.
Prenant un risque, Meztli a postulé et obtenu le poste. Première membre du département de biologie de Paraza, elle a joué un rôle fondamental dans la mise sur pied du laboratoire et le lancement de leur premier projet intégré. Selon ses propres mots, ce travail représentait « un défi aussi stimulant qu’exaltant ».
Plus de dix ans plus tard, ce pari s’est révélé fructueux. Aujourd’hui directrice associée chez Paraza, Meztli dirige une équipe de neuf scientifiques travaillant sur plusieurs projets de découverte de médicaments en phase préclinique, principalement en oncologie. En collaboration avec de nombreuses entreprises biopharmaceutiques, elle œuvre à développer de nouvelles approches thérapeutiques pour les personnes atteintes de cancer. Elle s’enthousiasme particulièrement pour le potentiel émergent des PROTACs et des « colles moléculaires », qui agissent en déclenchant la dégradation des protéines ciblées. « C’est un nouveau paradigme en découverte de médicaments et un domaine en pleine expansion », explique-t-elle. « Jusqu’où cela ira-t-il ? Pourra-t-on enfin cibler des protéines jugées jusqu’ici intraitables ? J’ai hâte de suivre l’évolution de cette nouvelle classe de médicaments. »
Lorsqu’on lui demande ce qui a guidé ses choix de carrière scientifique en dehors du milieu universitaire, Meztli répond simplement : « J’aime les défis, je déteste la routine, et j’adore la science ». Même aujourd’hui, alors que son rôle évolue et que ses responsabilités s’orientent davantage vers la gestion, elle apprécie le défi intellectuel que cela représente. Elle souligne aussi la stabilité d’emploi et l’équilibre travail-vie qu’elle a trouvés dans l’industrie.
Aux jeunes chercheurs qui souhaiteraient suivre un parcours similaire, Meztli donne ce conseil : « Diversifiez vos compétences techniques et vos connaissances, et choisissez vos projets d’études supérieures avec une vision d’avenir. Si vous visez une carrière en industrie, orientez votre projet vers des techniques et méthodes couramment utilisées dans la recherche pharmaceutique : cela vous permettra de bâtir un CV qui se démarque.»
Meztli admet qu’elle n’a pas toujours eu une idée claire de la manière dont elle pourrait poursuivre une carrière scientifique en dehors des sentiers traditionnels de l’académie, notamment après la fermeture de nombreux centres de recherche pharmaceutique à Montréal au début des années 2000. Mais en misant sur la diversification de ses compétences, une grande détermination à réussir, et un peu de chance, la vie lui a offert l’opportunité de ses rêves et elle l’a saisie.
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