Septembre est le mois de sensibilisation au cancer de l'ovaire, un des cancers gynécologiques les plus mortels. Le cancer de l'ovaire passe souvent inaperçu jusqu'à des stades avancés et peut être très résistant aux traitements existants. Cette maladie a un impact notable au Québec, car les gènes pouvant augmenter le risque de cancer de l'ovaire sont plus répandus au sein de la population canadienne-française, descendante des immigrants français du 17e siècle au Québec. Au sein de l'Institut du cancer Rosalind et Morris Goodman (ICG), des chercheurs sont dévoués à améliorer les résultats pour les personnes atteintes de cancer de l'ovaire au Québec et au-delà. Les chercheurs principaux Sidong Huang et Yojiro Yamanaka ont publié des études importantes abordant les défis du diagnostic et du traitement du cancer de l'ovaire.
Dans le laboratoire Yamanaka a l’ICG, la recherche se concentre sur la compréhension du développement précoce des cellules épithéliales et de l'appareil reproducteur féminin. En approfondissant la compréhension de ces structures où se développe le cancer de l'ovaire, ils visent à développer des techniques diagnostiques et thérapeutiques innovantes pour le type le plus courant de cancer de l'ovaire : le carcinome séreux de haut grade (HGSOC). En 2021, le laboratoire Yamanaka a publié une étude dans la revue Cancer Research décrivant une nouvelle stratégie pour modéliser le HGSOC chez la souris. Ces modèles ont utilisé une technologie de pointe pour éditer les gènes spécifiquement dans l'appareil reproducteur, permettant aux chercheurs d'observer comment la maladie se développe et se propage. Les résultats et modèles seront cruciaux pour les futures études visant à élaborer des critères diagnostiques et de nouvelles thérapies.
Les recherches du laboratoire Huang visent à s'attaquer à la résistance aux thérapies et aux défis posés par les cancers difficiles à traiter, notamment un cancer rare mais mortel appelé carcinome à petites cellules de l'ovaire, type hypercalcémique (SCCOHT). Cette forme de cancer de l'ovaire, qui touche principalement les jeunes, est difficile à traiter en raison de mutations qui provoquent une résistance aux chimiothérapies. Cependant, les résultats publiés par le laboratoire Huang en 2023 dans la revue Nature Communications ont révélé plusieurs vulnérabilités du SCCOHT face à d'autres médicaments. Ils ont découvert que les mutations caractéristiques induisaient un métabolisme altéré dans les cellules cancéreuses de l'ovaire, les rendant très sensibles à des médicaments et des suppléments ciblant ce métabolisme. L'étude propose de nombreux candidats-médicaments ainsi qu'une approche de supplémentation alimentaire qui pourraient aider à traiter les patientes atteintes de SCCOHT et d'autres cancers difficiles à traiter.
Le travail de chercheurs tels que les professeurs Yamanaka et Huang non seulement fait progresser notre compréhension du cancer de l'ovaire, mais apporte également de l'espoir pour des diagnostics et traitements plus efficaces. Tout au long du Mois de sensibilisation au cancer de l'ovaire, l’ICG réfléchira à la manière dont nos chercheurs relèvent les défis posés par cette maladie complexe. En soutenant et en amplifiant cette recherche, avec notre communauté, nous pouvons avoir un impact positif pour les personnes touchées par le cancer de l'ovaire et trouver le #savoirpourguèrir.
Lisez les articles mis en avant :
Tonin P.N., Mes-Masson A.M., Futreal P.A, et al. Founder BRCA1 and BRCA2 mutations in French Canadian breast and ovarian cancer families. Am J Hum Genet 63(5),1341-51 (1998) https://doi.org/10.1086/302099
Teng, K., Ford, M.J., Harwalker, K. et al. Modeling High-Grade Serous Ovarian Carcinoma Using a Combination of In Vivo Fallopian Tube Electroporation and CRISPR-Cas9–Mediated Genome Editing. Cancer Res 81(20),5147-5160 (2021). https://doi.org/10.1158/0008-5472.CAN-20-1518
Zhu, X., Fu, Z., Chen, S.Y. et al. Alanine supplementation exploits glutamine dependency induced by SMARCA4/2-loss. Nat Commun 14, 2894 (2023). https://doi.org/10.1038/s41467-023-38594-3