Dans une étude récente menée à l’Institut du cancer Rosalind et Morris Goodman (ICG), une équipe de chercheur·e·s dirigée par le chercheur principal Peter Siegel, Ph. D., a utilisé des échantillons de tissus provenant de patientes atteintes de cancer du sein pour étudier le rôle de la protéine CIRBP. Les chercheur·e·s ont collaboré avec le Consortium de microréseaux tissulaires de la Fondation cancer du sein du Québec (QBCF-TMAC) afin d’analyser des tumeurs fournies à la recherche scientifique par plus de 1 600 patientes.
La fonction de CIRBP dans le cancer demeure mal comprise — elle a été associée à de mauvais pronostics dans certains types de cancer, alors que dans d’autres, elle semble plutôt liée à des issues plus favorables. Différents modèles de cancer du sein ont également montré des effets contradictoires de CIRBP, rendant son importance comme facteur pronostique incertaine. Pour combler cette lacune, l’équipe du Pr Siegel a mesuré les niveaux de CIRBP dans des tissus provenant de deux sous-types de cancer du sein : le cancer du sein triple négatif (CSTN) et le cancer du sein hormonodépendant (HR+BC).
Les chercheur·e·s ont constaté que des niveaux élevés de CIRBP étaient associés à un mauvais pronostic chez les patientes atteintes de CSTN, mais non chez celles atteintes de HR+BC. Cette découverte clarifie non seulement le rôle de CIRBP dans les différents sous-types de cancer du sein, mais désigne également cette protéine comme une cible thérapeutique potentielle dans le CSTN. Alors que d’autres équipes à travers le monde travaillent au développement de thérapies ciblant CIRBP, ces résultats pourraient aider à orienter les futurs traitements vers les patientes les plus susceptibles d’en bénéficier.
Pour établir ces liens essentiels entre les caractéristiques moléculaires des tumeurs et l’évolution clinique des patientes, les chercheur·e·s dépendent du soutien des patientes, des clinicien·ne·s et de leurs partenaires. La biobanque d’échantillons tumoraux utilisée dans cette recherche a été développée par le FCSQ-TMAC du Réseau de recherche sur le cancer (RRCancer), un réseau de chercheur·e·s et de clinicien·ne·s à travers le Québec, avec le soutien financier de la Fondation cancer du sein du Québec et d’Oncopole.
« Cette biobanque est une ressource inestimable. Pour faire ce type de découvertes, les chercheur·e·s doivent avoir accès à un grand nombre de biospécimens de haute qualité, ce qui n’est possible que grâce à des réseaux collaboratifs et à une infrastructure de recherche avancée », a souligné le Pr Siegel.
Le premier auteur de l’étude, le Dr Matthew Dankner, M.D., Ph. D., a également tenu à rappeler l’importance de la contribution des patientes à la biobanque : « C’est un privilège de collaborer avec autant de patientes qui sont non seulement disposées, mais enthousiastes à l’idée de donner leurs spécimens à la recherche. Elles alimentent une science qui profitera à d’autres dans l’avenir, et des études comme la nôtre ne pourraient exister sans elles. »
Cette étude illustre comment le partenariat avec les patientes et la recherche collaborative peuvent accélérer des découvertes ayant un véritable potentiel clinique. Grâce aux ressources des biobanques issues de ces collaborations, l’équipe du Pr Siegel a mis en lumière une cible thérapeutique prometteuse dans un sous-type de cancer du sein difficile à traiter. Par la poursuite de ces partenariats et collaborations, les chercheur·e·s de l'ICG continuent d’approfondir cette découverte et de progresser le savoir pour guérir.
Pour en savoir plus, consultez l’étude : « Cold-inducible RNA-binding protein is associated with subtype-specific breast cancer patient outcomes ».